|
| (ton prénom indélébile dans mes pensées) | |
| | Auteur | Message |
---|
Leiv Mørk kill the boy ; and let the man be born
› messages : 15 › pseudo : élodie. › face & © : adam driver
› statut : fiancé à l'ylva des jours innocents ; les regards s'attardent ailleurs
| Sujet: (ton prénom indélébile dans mes pensées) Sam 27 Fév - 21:14 | |
| I’d like to see you. La sentence gribouillée un incalculable nombre de fois, froissée et jetée tout autant avant qu’il ne trouve enfin le courage de la poster.
I keep thinking about you. Elle, et sa fougue, et sa chevelure d’or, son regard fier. Leur baiser, d’un instant trop court, et qui pourtant hante chacune de ses pensées depuis — comme s’il n’avait vécu que cet instant, et qu’il constituait le seul de ses souvenirs.
I feel foolish. Celle-là, il ne l’avait pas écrite, avait refusé de la prononcer à haute voix même — mais dans le silence de ses pensées, il la répétait en boucle. Il était fiancé à Ylva, l’amie d’enfance, la sûreté de l’avenir. Ce baiser… ne devrait pas avoir tant d’importance. Ne devrait pas exister. Et Anja—elle ne quittait pas ses pensées, quand bien même représentait-elle tout ce contre quoi il luttait.
Et désormais, il attendait. Au travers de leurs lettres — que Leiv relisait, parfois, le soir, en se pinçant ; c’est réel — ils avaient convenu d’un rendez-vous, dans un bar à mi-chemin entre leurs appartements, et qu’Anja connaissait bien. Il avait passé la journée à déambuler dans son appartement, chassant ses propres pensées, refaisant les mêmes gestes plusieurs fois — jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et décide de sortir s’aérer l’esprit. Il avait longé les canaux, les mains dans les poches, et lorsqu’enfin il était rentré, l’heure était venue. Il avait eu des relations, s’était rendu à des rendez-vous. Mais aucun ne lui tordait autant l’estomac que la perspective de passer la soirée avec la sœur de sa fiancée. Ylva, bien sûr, n’en saurait jamais rien. Merlin l’en protège — le protège lui de la fureur potentielle de son amie. Mais… il y avait eu cette étincelle, ce geste impromptu. Et les retrouvailles, et ce regard qui s’attarde sur le corps de l’autre, cet aveu. Ce « je ne sais pas » qui traduisait avec exactitude ses pensées. Il ne savait pas. Il ne savait pas, mais il voulait savoir. Et c’est ainsi que, vêtu d’une simple chemise blanche et d’un pantalon sombre, il avait pénétré, ténébreux, les lieux. Anja n’était pas encore là — il était en avance — et alors s’était-il dirigé vers une table, à l’écart — recherche d’intimité ou volonté de se cacher, Merlin seul pouvait savoir. Il attendait depuis plusieurs minutes, la gorge sèche, les mains tapotant contre le bois verni. Se remémorait les évènements qui l’avaient mené jusque-là. Luttait contre son envie de fuir, de disparaitre, de ne pas céder — jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus, it’s a foolish thing, I should never have…, et se lève d’un bond, récupérant sa veste, s’apprêtant à partir. Se retrouvant nez à nez avec Anja. « …Hey. » | |
| | | Anja Hjermstad -- she waits, seething, blooming.
› messages : 12 › pseudo : chalamet's bitch. › face & © : florence pugh ; isleys.
› statut : le coeur libre.
| Sujet: Re: (ton prénom indélébile dans mes pensées) Dim 5 Mar - 19:32 | |
| Il y avait d’abord eu le silence né de leurs incompréhensions mutuelles, un mutisme étouffant que chacun avait respecté en vacant à ses propres occupations. Tout avait été dit – rien n’avait été dit. Et puis il y avait eu la première lettre au combien surprenante, très vite suivie par d’autres. Des mots mis bout à bout qui exprimaient ce qu’ils n’avaient pas sût se confier. Ils avaient alors entamé une correspondance secrète, illicite même, car dans les faits Leiv était toujours fiancé à sa sœur. De ça, ils n’en parlaient pas – ils savaient, c’était tout ce qui importait. Ils avaient ainsi appris à se connaitre, à parler de leurs vies respectives comme de banalités futiles. Anja avait souri, rigolé parfois grâce au contenu de ces phrases tracées d’une écriture élégante quoi que minuscule. Son affection pour Leiv n’en avait été que décuplée et elle attendait avec impatience leur rendez-vous de ce jour. Ils ne s’étaient pas revus depuis l’altercation chez elle et elle appréhendait légèrement la suite en dépit de leurs échanges enthousiastes. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas fréquenté quelqu’un et cette perspective la rendait un brin fébrile.
La journée était passée à une vitesse folle et elle avait tout juste eu le temps de rentrer se changer. Pour l’occasion, elle s’habilla sobrement – ne sachant pas forcément quel message elle voulait envoyer – et opta pour un costume gris perle, pratique mais élégant. Elle ne mettait que rarement des robes, elle les trouvait trop encombrantes pour ce qu’elle avait à faire au quotidien. Une fois apprêtée (elle avait mis un peu de maquillage, juste pour rehausser ses yeux), elle prit le chemin en direction du bar restaurant qu’elle avait choisi. C’était une valeur sûre où elle allait tantôt avec des amis, le genre d’endroit assez sobre mais pas guindé loin de là. Elle ne savait pas encore ce qu’aimait ou non Leiv et elle avait préféré miser sur la discrétion juste au cas où. Il était peu probable que sa sœur ainée traine dans les parages toutefois il valait mieux mettre toutes les chances de leur côté. En arrivant sur place, elle abandonna son manteau à l’entrée et chercha du regard une silhouette familière, difficile à rater eu égard à sa stature. Elle se dirigea aussitôt vers lui et comprit instantanément qu’il s’apprêtait à repartir en le voyant se lever brusquement. Ils manquèrent de justesse de se tomber dessus. « Hey, are you leaving already ? » Elle le taquina d’un clin d’œil, une main posée délicatement sur son bras en guise de salutation et poursuivit d’une voix amusée. « I'm sorry I'm a bit late... » Sur ces entrefaites, elle s’installa à la table en prenant soin de ne pas froisser ses vêtements. Elle avait hésité à l’embrasser sur la joue pour finalement abandonner par peur de le brusquer – ce n’était pourtant pas l’envie qui lui en manquait. « Did you find it easily ? » Demanda-t-elle en attaquant par des banalités pour dissimuler la pression qu’elle ressentait au fond d’elle. | |
| | | Leiv Mørk kill the boy ; and let the man be born
› messages : 15 › pseudo : élodie. › face & © : adam driver
› statut : fiancé à l'ylva des jours innocents ; les regards s'attardent ailleurs
| Sujet: Re: (ton prénom indélébile dans mes pensées) Jeu 10 Aoû - 19:09 | |
| Il se souvenait, enfant, de ces après-midis passées en compagnie de l’amie singulière. Enfermés dans sa chambre de petite-fille, ils s’imaginaient tour à tour bandits, chevaliers, mages aux grands pouvoirs. Mariés ? Jamais. Et si l’on s’émerveillait de leur complicité, leur promettant un futur commun, les deux enfants s’offusquaient et imitaient des bruits de dégorgement à n’en plus finir. Néanmoins, Leiv aimait ces instants hors du temps qu’il passait auprès d’Ylva ; elle semblait le comprendre comme personne d’autre. Autoritaire, elle parlait pour deux, prenait toutes les décisions. Il se reposait sur elle, avec confiance, et sans arrière-pensée. Elle était, après tout, sa meilleure amie. La complicité s’accentua lorsque la bambine apparut, flavescente enfant aux traits parfaits : la plus jeune courrait alors après son ainée, la suppliant d’être elle aussi bandit, chevalier ou mage. Et ensemble, ils prolongèrent leur foulée pour la semer, riant de ces maladresses, de ses pleurs. Leiv ne jetait jamais un second regard vers cette ingénue, dédaignant sa présence – chose qu’il maitrisait à la perfection, ayant lui-même deux cadets qu’il préférait éviter. Et puis, tous grandirent. Si Ylva et Leiv restèrent inséparables, Anja flotta vers d’autres orbites, jusqu’à n’être qu’un vieux souvenir dans l’esprit du garçon, une présence lointaine qui hantait les murs du manoir qu’il visitait. Bien vite, il arrêta de croiser son chemin.
Et puis il y avait eu la découverte de son secret, alors adultes. Et ce baiser volé, qui n’aurait jamais dû être. Les disputes. Les rêves qu’on ne parvenait pas à oublier. Les lettres, échangées dans l’intimité. Et ce rendez-vous, qui brisait les traditions de l’enfance.
Leiv ne pouvait – voulait – plus ne plus croiser son chemin.
« No. Not at all. » Mensonge. Il aurait pu trouver une excuse, dire n’importe quoi, pour dissiper cette incompréhension, pour qu’elle n’ait pas à s’excuser – après tout, c’était sa propre avance qui avait étiré son attente – mais alors avait-elle posé sa main sur son bras, geste banal, qui avait pourtant tué dans l’œuf toute pensée qu’il aurait pu articuler. Il déglutit en observant sa peau contre la sienne. Un courant électrique le parcourut, né de ce point de contact éphémère, et soudain il se trouva bien imbécile ; tel un adolescent jamais effleuré, découvrant par inadvertance les plaisirs de la chair. Plaisirs qui ne lui étaient pas inconnus, il le jurait, mais Anja… Anja le court-circuitait, faisait naitre en lui un bouillon d’émotions. Comment réagirait-il lorsqu’elle prolongerait ses caresses ? Non pas qu’il s’attende à ce que la soirée se termine de la sorte – après tout, ils étaient là pour tester les eaux profondes de ce qui pourraient naitre entre eux, pour plonger un orteil, jauger de la température, de ce qu’ils avaient pu entre-apercevoir au cœur de leurs disputes. Mais Merlin… Merlin qu’il avait envie de ses caresses. Il la détailla de la tête aux pieds tandis qu’elle s’asseyait et arriva à la conclusion que la simplicité de son maquillage la mettait d’autant plus en valeur, accentuant son regard habitant déjà bon nombre de ces rêves, que ce costume gris la saillait à ravir, que le gris lui allait parfaitement – et que oui, elle serait encore plus sublime si cette tenue se retrouvait oubliée, en boule, sur le parquet de la chambre de cet homme qui la dévorait du regard. Leiv se secoua la tête, chassant ces pensées dépravées qui avaient assombri son regard, et imita la jeune femme, reprenant sa place face à elle. « Yes. It wasn’t that hard. » lui répondit-il, de sa voix profonde et rocailleuse, tandis qu’un serveur s’approchait d’eux. « I’ll have a beer. What about you ? » Il la laissa commander et, alors que le jeune employé s’apprêtait à leur vanter les mérites de la carte de l’établissement, Leiv lui jeta un regard mauvais, le réduisant au silence et l’implorant de les laisser tranquille. Après toute cette attente, toutes ces lettres échangées, et malgré la boule qui lui nouait l’estomac, Leiv ne demandait qu’une chose : être seul avec Anja. Il laissa pourtant, et malgré lui, le silence s’installait un court instant, trop occupé qu’il était à l’observer. Il tenait à mémoriser cet instant, aussi futile soit-il, sachant bien qu’il ne pourrait pas durer ; il se refusait à oublier le mariage imminent. Il ne pouvait se laisser aller, ni même espérer que cette soirée se prolonge, se reproduise, se mue en quelque chose de significatif : dans quelques mois, on attendait de lui qu’il épouse une autre. « How are you ? » finit-il par demander, mettant court au fil de ses pensées ; ce soir, aussi bref le moment soit-il, était consacré à Anja. On déposa, sans un mot, les boissons devant eux, et Leiv s’empressa de boire une lampée afin de soulager sa gorge sèche – et était-ce la fraicheur du verre, ou ses mains étaient-elles moites ? Reposant son verre, il se força à se concentrer sur ce que la jeune sorcière lui répondait, acquiesçant ici et là alors qu’elle lui racontait sa journée. Il l’écouta soigneusement, tenta de ne pas trop fixer ses lèvres, et alors qu’il se redressa sur sa chaise, sa jambe bougea légèrement, venant se loger malencontreusement contre la cheville de la sibylle à la tenue de perle. Réalisant aussitôt, il n’osa pour autant point bouger, optant plutôt pour la discrétion, l’erreur, ou que savait-il encore, et espérant surtout qu’elle n’eut pas remarqué. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: (ton prénom indélébile dans mes pensées) | |
| |
| | | | (ton prénom indélébile dans mes pensées) | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |