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 and with one kiss, you inspired a fire of devotion

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Leiv Mørk
kill the boy ; and let the man be born
Leiv Mørk


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statut : fiancé à l'ylva des jours innocents ; les regards s'attardent ailleurs

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MessageSujet: and with one kiss, you inspired a fire of devotion   and with one kiss, you inspired a fire of devotion EmptySam 30 Mai - 22:21

La semaine s’était écoulée, sans que l’accident ne soit à nouveau évoqué. « L’accident » avait-il décidé d’appeler cet instant d’égarement, cette faiblesse momentanée – ce baiser interdit.
Pas qu’il n’y ait pensé.
Non, Leiv s’était interdit d’y penser.
A ce baiser.
Cette étreinte.
Ses lèvres douces.
Son parfum entêtant.
Ses doigts s’accrochant dans ses cheveux.

Non, il n’y avait nullement pensé.

Ylva l’avait appelé quelques jours après, et aussitôt avait-il pensé : elle sait. Ce qui était ridicule, comment aurait-elle pu ? Anja ne lui en aurait pas parlé, n’aurait pas cafté la trahison… n’est-ce pas ? Il avait répondu avant que sa fiancée ne tombe sur sa messagerie, tentant de masquer sa panique dans sa voix. Elle ne traina pas, et l’invita à un repas, entre amis, le weekend suivant. Bien sûr, oui, évidemment qu’il viendrait – pourquoi redouterait-il de s’aventurer à nouveau dans l’appartement des sœurs Hjermstad, là où rien ne s’était passé, et là où rien ne se passerait ?
Il avait accepté, non sans s’assurer qu’aucune cadette ne serait là.
Le lendemain, il avait décidé d’effacer ce moment de ses souvenirs. Rien ne s’était passé. Il était entré, avait foncé dans l’étude pour déposer un livre, en était ressorti aussitôt, avait croisé Anja dans le couloir, mais ne s’arrêta pas, elle lui cria qu’il n’était pas chez lui ici et qu’il devait apprendre à toquer, et il sortit de l’appartement. C’était tout. C’était ainsi. Rien de plus.
Pas de moldu.
Pas de dispute.
Pas de baiser.

« Leiv ! » La porte s’ouvrit sur une Ylva souriante, toute de noire vêtue (comme à son habitude), qui déposa un rapide baiser sur sa joue avant de le laisser entrer. Au bout du corridor, la porte ouverte laissa apercevoir une tête blonde, curieuse, qui dépassa de l’encadrement, avant de disparaitre à nouveau. Cette illusion seule suffit pour emballer l’endocarde du sorcier, alors qu’il reconnaissait la silhouette de sa belle-sœur parmi les invités. Il se tourna aussitôt vers Ylva, les sourcils froncés, laissant apparaitre sur ses traits tirés la confusion et l’irritation. Ouvrant la bouche, il s’apprêta à parler, à lui soutirer des réponses – elle avait promis que la cadette ne serait pas là – mais sa fiancée, l’attrapant par le coude, le tira jusque dans la cuisine. Elle entreprit aussitôt de lui retirer la bouteille qu’il avait eu le bon sens d’amener – un blanc liquoreux – et la posa sur le plan de travail, s’affairant à ses devoirs d’hôte. Ylva évitait religieusement le regard de Leiv. « Qu’est-ce qu’elle fait là ? » Sa voix se teintait d’une pléthore de reproches, l’irritation marquant son accent – le mensonge avait dû mal à être accepté. La présence de la sorcière dissidente tout autant. « Urgh, Merlin seul sait... Elle a insisté pour rester. » Ylva déboucha la bouteille, balayant l’air d’une main – semblant lui dire tu connais l’entêtement de ma sœur, ou encore, cela ne sert à rien d’essayer de la comprendre. Si Ylva semblait légèrement exaspérée, notamment à cause de cette vieille situation où l’ainée ne peut se débarrasser de la benjamine, Leiv, lui, fulminait – angoisse et exacerbation le tourmentant intérieurement. « Tu m’avais dit qu’elle ne serait pas là. » Il parlait de cette voix qui lui était habituelle, froide, sèche, qui ne laissait aucune place à l’opposition. Ylva, elle, semblait au-dessus de cela – Anja n’était qu’une épine dans son pied. « J’ai essayé de la faire partir ! crois-moi, mais elle n’a pas voulu entendre un mot ! Leiv, s’il te plait, garde un œil sur elle ce soir. » La future mariée s’avança vers l’époux que le père eut choisi, posant une main à plat contre son torse, le regard de glace brillant d’une imploration maligne. « M-moi ?! Pourquoi moi ? » « Sigh… je sais, je devrai pas te demander ça mais… (elle tapota sa chemise, avant de s’écarter à nouveau) Tu sais comment est ma sœur... ! (nouveau geste vague, elle sortit trois verres, roula des yeux) Je n’ai pas envie de gérer ça ce soir. Ce soir est censé être fun, non ? Enfin, tu devrais suffire à la contenir, j’en suis sûre. » Sourire cordial adressé à ce vieil habit qu’on voyait comme un frère – et si frère il était, alors l’agaçante cadette lui revenait aussi. Leiv gesticula, se balançant sur ses pieds, détourna le regard. « Ylva, je pense pas que ce… » mais elle ne le laissa pas finir, versa le liquide doré dans deux verres – « Oh, Leiv, je t’en prie ! Je vais finir par étrangler cette morveuse, je te jure. » - avant de reposer la bouteille et de grogner de frustration. La jeune femme, d’élégance et de glace, porta une main à son front, souffla quelques instants, avant de finir sa tâche et de reboucher la bouteille. Elle se tourna vers l’ami, le visage honnête – elle avait retiré son masque hautain – et les traits le suppliant d’accepter sa requête. « Je me rachèterai, je te promets, prononça-t-elle d’une petite voix. Juste… fais en sorte que personne ne meurt ce soir, ok ? » Elle esquissa un maigre sourire, avant de s’éclipser, emportant avec elle deux des verres.

Le sorcier se retrouva seul dans la pièce, la frustration grimant son visage. Il aurait dû rester chez lui ce soir-là, aurait dû refuser l’invitation, prétexter un mal de tête quelconque, promettre à la fiancée un autre rendez-vous. Il aurait dû échanger son verre de vin contre un thé fumant, les rires des convives pour une mélodie grandiloquente.
Anja était là.
Anja avait insisté pour rester.
Anja s’était montrée lorsqu’il était arrivé.
Merde !
Et si elle avait parlé ?
Non.
Non, Ylva ne serait pas aussi calme si elle le savait. Elle n’aurait pas accepté de les avoir tous les deux sous le même toit.
Le sorcier soupira – ce qui ressembla néanmoins davantage à un grognement – et ferma les yeux un instant, chercha le calme qui l’habitait quelques minutes auparavant encore. Chercha une quelconque force qui l’entrainerait dans la pièce à côté, poserait un masque sur son visage, et le soutiendrait pour le reste de la soirée.
Au lieu de cela, sa mémoire se retrouva submergée de souvenirs récents, de lèvres contre les siennes, de paumes contre son crâne, d’un corps se hissant contre le sien, d’un regard orageux, de courbes gracieuses…

Merde.

Il ouvrit les yeux, attrapa la coupe, et la vida aussitôt.
Il aurait besoin de courage pour la soirée.

Lorsqu’enfin il se montra dans le salon, il n’interrompit aucune conversation – Ylva au milieu de ses amis argumentait tel procédé de médecine. Il n’y comprenait rien, ne s’en occupa pas davantage. Son regard sombre balaya le reste de la pièce, chercha un endroit où s’installer, une conversation à rejoindre…
Anja était face à lui, son regard grisâtre fermement ancré sur lui.
Merde.
___

Deux heures s’était écoulée, quand bien même celui lui avait paru une éternité. Assis près d’Ylva, il avait réussi à éviter sa sœur durant tout le repas – quand bien même avait-elle essayé de croiser son regard. Leiv avait détourné le sien à chaque fois. Le repas se terminait, les conversations redoublaient, penchant désormais dans des sujets plus triviaux. Le sorcier n’écoutait que d’une oreille – autour de lui, les connaissances d’Ylva. Pas les siennes. Il n’avait jamais été le plus sociable des enfants, s’accrochant à Ylva comme un naufragé à un rocher – mais peut-être était-ce là ce qu’il était. A l’exception de la médicomage, il n’avait réellement d’amis. Des connaissances, des collèges, certes ; mais il ne les invitait pas pour un repas, ou une soirée.
Son temps, il aimait le passait seul, si ce n’était en compagnie de sa seule amie.
Ce soir, il ne se souciait guère des autres, ne payant attention qu’à très peu de leurs conversations, répondant à leurs questions par de brèves réponses. Son regard finissait toujours par retomber sur l’horloge, espérant que sa torture bientôt se finisse ; avant de glisser, discrètement, vers l’Anja imposée.
Il soupira, s’excusa auprès d’Ylva, et regagna la cuisine, son verre vide à la main. Peut-être trouverait-il là-bas une source de distraction – une bouteille, la vaisselle, des cacahuètes… Il inspecta la table, le plan de travail, les quelques placards… en vain ; si ce n’était de l’occuper assez pour qu’il n’entende pas derrière lui se faufiler celle qu’il évitait avec tant d’effort.
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Anja Hjermstad
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MessageSujet: Re: and with one kiss, you inspired a fire of devotion   and with one kiss, you inspired a fire of devotion EmptyLun 27 Juil - 21:15

Elle avait tout fait pour ne pas y penser et se faisant avait empiré la chose. L’affaire l’avait obsédé toute la semaine malgré ses vaines tentatives de s’occuper l’esprit. IL était partout ; présence invisible qui occupait ses songes, comme il avait occupé la pièce par sa stature. Le baiser n’avait pas été prémédité, pas plus que leur rencontre improvisée, pourtant celle-ci lui avait semblé juste, presque naturelle. Or à présent qu’il fallait oublier – comment pouvait-il en être autrement quand ces rapprochements n’avaient pas lieu d’être -  Anja était démunie. Elle avait apprécié le geste, ce mouvement soudain au combien spontané de leurs corps qui se confondaient dans la rage et la curiosité. Sa bouche tiède contre la sienne, ses doigts entremêlés aux mèches noires et sa silhouette immense qui l’enveloppait. Elle voulait le revoir ; elle avait besoin de le revoir, ne serait-ce que pour savoir si lui aussi avait ressenti cet appel brûlant. Ils étaient différents mais durant ce bref instant, elle avait senti un je ne sais quoi d’indescriptible. Néanmoins elle n’était pas sotte au point de croire à une quelconque affection ou tendresse de sa part, toutefois il fallait qu’elle sache, qu’elle comprenne ce qui s’était passé entre eux.  

Or Ylva organisait justement une soirée en compagnie d’intimes triés sur le volet, autrement dit qui trouvaient grâce à ses yeux. Pas sociable pour un sou, elle ne supportait guère les autres si ce n’était son fiancé. Après s’être assurée au préalable qu’il serait présent pour l’occasion comme on s’inquiétait de savoir si le livreur allait passer, Anja s’était employée à le chasser de sa tête pendant toute le reste de la journée. Allait-il venir ? Souhaiterait-il seulement lui parler ? Visiblement, il n’avait rien confié à sa future épouse, auquel cas l’orage eut été violent. La protégeait-il ? Si oui pourquoi ? Ses interrogations étaient sans fin alors que l’heure fatidique se rapprochait dangereusement. Finalement, peut-être aurait-elle dû mettre tout cela dans un coin, en priant secrètement que ces divagations soient le simple fruit de son imagination. Balivernes ; elle avait encore l’absence de Leiv sur ses lèvres et son souffle dans le creux de son cou. Elle frissonna et traça pensivement le chemin sur sa peau avant de se reprendre dans un moment de lucidité. Au loin, on avait sonné, ça ne pouvait être que lui, elle avait vérifié et il était le seul qui manqua à l’appel.

Elle se glissa derrière la porte, suffisamment pour l’apercevoir dans l’interstice et se faire remarquer. Puis, aussi rapidement qu’elle était apparue, elle repartit non sans un mince sourire sur son visage aux rougeurs sibyllines. Elle semblait l’avoir déstabilisé : bien. Anja réajusta sa robe bleue à l’encolure leste et rejoignit l’assemblée prostrée. Nul ne doutait qu’on avait jugé opportun de les renseigner sur sa condition. Elle était la cadette indigne (sa mère, décédée, une disgrâce !), celle qu’il fallait se coltiner pour conserver une image sacro-sainte de la famille. La vérité était amère : elles ne pouvaient se supporter, d’ailleurs cette cohabitation n’était que temporaire. Elle était ici en terrain hostile mais avait bon espoir de partir prochainement vers un ailleurs bienveillant auprès de ceux qu’elle protégeait. En attendant, elle serrait les dents tout en esquivant l’ainée. Ce soir était une exception, qui avait sinon étonnée Ylva, suscité moult soupirs contrariés. Anja n’en avait été que d’avantage amusée.

Quand il arriva à son tour, elle ne le quitta pas des yeux. Elle caressait l’espoir puéril qu’il daigne se mettre à côté d’elle. Pourquoi ? Elle ne savait pas. Leiv n’en fit pourtant rien, accordant à son existence nulle attention. A l’instar des convives qui les entouraient, elle était invisible à son regard, quand IL était tout ce qu’elle voyait. Les mains nouées sur ses cuisses, elle se redressa légèrement et fit mine de s’intéresser à la conversation de ses voisins. L’indifférence de Leiv la rendait perplexe. Il lui avait paru évident qu’ils ne se prendraient pas dans les bras, cependant elle eut espéré davantage de sa part, ne serait-ce qu’un signe subtil. Elle ignorait la raison mais sa passivité l’irritait grandement à l’instar de leur discussion houleuse de l’autre fois. Elle s’en serait presque offusquée, lorsqu’elle capta une œillade discrète qui glissait dans sa direction. Anja n’y répondit pas, feignant l’apathie par mimétisme alors qu’elle s’adressait au garçon sur sa gauche. Plus tard, quand Leiv s’échappa de la pièce elle le suivit sans qu’on ne daigna la retenir; elle était transparente à leur groupe.

Silencieusement, comme quelqu’un voulant dissimuler sa présence, elle se faufila dans la cuisine sur ses traces. Elle le trouva de dos vraisemblablement en pleine réflexion. S’il lui avait paru grand la première fois, il lui donnait aujourd’hui l’impression de porter toute la misère du monde sur ses épaules. Immobile quelques secondes, elle l’observa à son insu, cherchant les mots adéquats. Elle ne l’avait pas revu depuis leur baiser et ses pensées étaient incohérentes au possible : Anja ignorait ce qu’elle voulait ou ce qu’elle attendait de lui mais son flegme l’insupportait. « Tu cherches quelque chose ? » S’annonçant à l’invité d’un ton neutre, elle posa son verre sur la table d’appoint et fit mine de récupérer des biscuits dans un placard. « Tu aurais pu tout simplement refuser de venir si tu es si mal à l’aise que ça. » Poursuivit-elle en refermant d’un coup sec la porte en bois. Leurs regards se croisèrent puis se défièrent, alors que la main libre se crispait le long de sa hanche. « Je n’ai rien dit et je suppose que toi non plus sinon nous ne serions pas là. C’était une erreur (oh, quelle piètre menteuse faisait-elle !), mais puisque tu vas rejoindre la famille bientôt il faudrait aller de l’avant. » Elle n’avait cure de Ylva non loin, susceptible de débarquer à tout instant, cette affaire ne la concernait pas – du moins pas directement – c’était à elle et Leiv de régler ce souci. Inconsciemment, ses pas la rapprochèrent du sorcier. « Je ne suis pas un monstre (la croyait-elle si seulement après avoir découvert ses activités), je ne te demande rien si ce n’est de ne pas m’ignorer et me respecter. Si j’en suis capable, tu devrais l’être aussi. »  Qu’elle termina le souffle court sans ciller.
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Leiv Mørk
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MessageSujet: Re: and with one kiss, you inspired a fire of devotion   and with one kiss, you inspired a fire of devotion EmptyJeu 13 Aoû - 17:56

L’Enfer s’était abattu sur lui lorsque la soirée avait démarré, et que bien qu’entouré d’une dizaine de convives, Leiv se sentait terriblement seul. Là serait bientôt son quotidien, l’épouse invitant ses amis, collègues, quelconques connaissances, et lui, irrémédiablement seul et inaccessible au milieu de cette foule.
L’Enfer avait lâché ses démons, lorsqu’il avait croisé son regard, perçant la brume qui l’entourait et le protégeait, et lui rappelant bien des instants qu’il s’obligeait d’oublier. Quelle ironie qui l’importunait, lui l’oubliator de l’ombre qui ne parvenait point à chasser ses propres souvenirs.
Il avait marmonné, ici et là, quelques paroles, sans grande importance, au cours du diner, comme pour rappeler à ses proches – ou peut-être plutôt les rassurer – qu’il était là, qu’il écoutait, que oui, bien sûr, il était ravi de passer le dîner en leur compagnie.
Oh comme son appartement, et le silence qui l’habitait, lui manquait cruellement.
Mais pour Ylva, au nom de quelconque amitié qui les liait depuis une quinzaine d’années, il endurait la mascarade de la socialisation. Il comptait les heures, en silence, jusqu’à la libération finale.
Le temps s’écoulait trop lentement.

Lorsqu’il avait enfin réussi à s’enfuir, de leurs dialogues plats, de ses quinquets inquisiteurs, il s’était pensé à l’abri. Protégé d’Autrui pour quelques instants, en paix avec lui-même. Parviendrait-il à faire de ces évènements sa vie prochaine ? Parviendrait-il, réellement, à supporter cette vie qui l’attendait ? Il préférait à l’Ylva sociale la compagne hivernale, froide et distante, qui, comme lui, se complaisait dans le calme d’un instant muet. Il poussa un grognement, lorsque dans son dos, on se manifesta.
Virevoltant, il se retrouva face à la démone qui occupait ses pensées depuis plus d’une semaine. Voilà qu’enfin il la regardait véritablement pour la première fois de la soirée. Pour la première fois depuis… leur écartade. Ne lui répondant pas, Leiv observa la jeune femme faire preuve d’une aisance certaine – quand lui-même crevait d’un malaise affreux – face à lui. Un nouveau coup d’œil lui assura toute la grâce dont elle faisait preuve, de son port de tête à la valse de ses chevilles – comment avait-il pu l’embrasser, elle qui se différenciait tant de lui ? Elle était la délicatesse même, fille d’un printemps chaleureux aux effluves rosés, alors qu’il se faisait prince de l’hiver, maître des plaines glacières, patineur maladroit sur la glace fragile. Un dernier regard, malgré lui, s’attarda sur l’étoffe de sa robe, et le décolleté qu’elle offrait.
Sentant son regard sur lui, il releva aussitôt le menton, non sans que son indiscrétion n’ait été remarquée. « Je ne savais pas que tu serais là. » répondit-il sèchement, comme une preuve de culpabilité, dont la honte peignait de rouge ses joues. Il se retourna aussitôt, se dissimulant à son regard, à sa présence, et referma le placard qu’il inspectait avant qu’elle ne se montre. Elle poursuivit ses doléances, et bien qu’il l’écoutait – mais n’osait la regarder ; pourquoi diable devait-elle faire naitre en lui ces émotions instables – il la vit, du coin de l’œil, tuer les derniers mètres qui les séparaient. Se tenant à sa gauche, une hanche appuyée contre le plan de travail, elle le tenait au piège, pour ce qu’à sa droite, l’ameublement marquait un angle ; il n’avait d’échappatoire. Les mains toujours accrochées aux poignets du haut meuble qu’il venait de refermer, il s’y ancrait comme à une bouée de sauvetage, alors qu’en lui déni, confusion et irritation inhibaient sa flamme. « Il ne s’est rien passé, voilà pourquoi je n’ai rien dit, et pourquoi je n’ai rien à ajouter. » lâcha-t-il aussi sèchement que ses premières palabres. S’il ne pouvait fuir, l’animal réciproquerait, le venin articulant sa langue. « Tu devrais en faire autant, Anja, continua-t-il, lui faisant enfin face après un quart de tour quelque peu soudain, Oublie. Retournons à ces inconnus que nous étions, qui ne s’adressaient pas la parole, malgré notre lien futur. » Tout en parlant – il s'efforçait de ne pas trop hausser la voix, de ne pas se faire entendre par les autres – il se penchait légèrement, vers elle, plus petite, qui l’attirait, l’attirait malgré lui. Si Ylva avait le mauvais sens d’entrer à cet instant, de les trouver ainsi proches l’un de l’autre, répétant étrangement une scène qu’ils avaient déjà jouée… Leiv ne saurait comment le lui expliquer. Mais en cet instant, ce n’était pas à sa fiancée qu’il pensait, mais à la sœur de cette dernière, qui trop près de lui se tenait, trop jolie était, et dont le délicat parfum embaumait chacune de ses narines. « Parce que je vais devenir ton beau-frère. » s’empressa-t-il d’ajouter, appuyant sur les dernières syllabes, comme une explication nécessaire pour annihiler toute confusion avant même qu’elle ne naisse dans l’esprit de la jeune femme ; là était le seul lien qu’ils pouvaient nouer dans le futur. Par un mariage qui n’était le leur.
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Anja Hjermstad
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MessageSujet: Re: and with one kiss, you inspired a fire of devotion   and with one kiss, you inspired a fire of devotion EmptyMer 25 Nov - 20:36

Les hostilités se déroulaient à nouveau chez elle, un lieu anonyme presque mort ; le choix d’une sœur à la froideur immobile. Cela deviendrait-il une habitude, leur habitude ? Après tout, ils ne fréquentaient pas les mêmes cercles, ni ne partageaient les mêmes ambitions, quoi de plus normal que de se retrouver ici. Lui par docilité envers sa fiancée, elle par choix volontaire de le bousculer davantage, de comprendre s’il souffrait des mêmes maux. Anja n’avait fait que ressasser encore et encore cet instant, sans toutefois lui donner cette conclusion qui se jouait à présent. Elle avait espéré autre chose, mais quoi exactement ? Impossible de le dire avec certitude. Certainement pas de l’ignorance encore moins du dégout ou une réticence si profonde. Le reste était son jardin secret et elle se contenterait de trahir sa colère par le verbe ainsi que par des gestes saccadés. On ne sait pourquoi, elle s’était figurée l’improbable, voyant dans ce lien imperceptible qui les unissait une évidence, difficile à expliquer. Elle s’était vraisemblablement fourvoyée. Pourtant et sans doute par fierté, elle aborda la bête sauvage, se heurtant à son dos noueux et sa tignasse noire. Les mots roulèrent doucement sur le bout de sa langue, reproches à peine retenus tandis qu’on mettait l’autre au défi. Une réaction, qu’importe laquelle, elle ne désirait pas plus de sa part ou peut être...

Il se retourna finalement pour lui faire face : il était une tempête sourde où pointait une infime lueur d’un je ne sais quoi.

Ils restèrent là à s’observer longuement, un peu trop. Elle le vit hésiter, puis, dévier son regard sur sa silhouette et ses courbes. Il luttait comprit-elle sans toutefois le prononcer. Or ce constat la rassura quelque peu ; cela voulait dire qu’ils étaient pareils, que chacun avait du mal à réfréner ses terribles pulsions. Le coin de sa bouche, l’œil noir et cette balafre…  Si beau et effrayant à la fois, comment avait-elle pu être aveugle pendant tout ce temps ? A la contemplation, succéda la réplique sèche de Leiv néanmoins soulignée par des rougeurs naissantes sur des joues creuses. « Et bien j’habite ici, c’est un peu normal que je sois là. » Répondit-elle sans ciller alors que le corps oscillait contre le meuble pour mieux le piéger ou le retenir. Il n’avait pas fière allure, géant qu’il était à se cramponner au placard comme pour échapper à cette discussion qui l’horripilait. Malheureusement pour lui, Anja n’abandonnerait pas si vite. La suite de ses propos l’agaça par leur désillusion et leur manque de franchise. À ses yeux nier ce qui s’était passé équivalait à une insulte : il s’engageait dans la mauvaise direction. Ce n’était pas en procédant de la sorte qu’il la ferait partir, au contraire. Elle avait besoin de connaitre son sentiment, le vrai, pas cette façade crée de toute pièce pour lui tenir tête. Il devait forcément l’avoir senti lui aussi quand ils s’étaient embrassés, cette connexion, cet instant si fragile mais au combien significatif. « C’est faux et tu le sais très bien. Pourquoi refuses-tu de l’admettre ? Nous ne sommes pas des inconnus, nous ne serons plus jamais des inconnus à cause de ça. » Les poings fermés le long des hanches, elle ne baissa pas la voix, refusant qu’on la musèle pour ses dires tandis que dans la pièce d’à côté on riait. Ylva pouvait bien débarquer, elle s’en fichait. Que pouvait-elle y voir de toute façon ? Ils n’avaient pas de comportement suspect, simplement des mots qui ricochaient ici ou là à cause de leurs esprits obtus.

Quand il se pencha, elle ne broncha pas, ni ne recula : elle resta là immobile. Son souffle tiède effleurait sa gorge et sa poitrine, affolant légèrement le battement de son cœur. Elle ne souhaitait pas le voir prendre la fuite alors elle se rapprocha encore un peu, juste assez pour pouvoir le toucher si elle le désirait. La valse silencieuse se poursuivit dans cette alcôve à la vue de tous, chacun affutait ses armes, prêt à en découdre s’il fallait. Que voulait-il ? Que voulait-elle ? Tant de questions auxquelles Anja n’avait nulle réponse précise. Malgré ses rebuffades, il avait raison : bientôt il épouserait sa sœur et deviendrait son beau-frère. Qu’était-ce un baiser en comparaison, de surcroit avec celle qu’il devait considérer comme une traitre à son sang ? Elle était stupide. Les sourcils se froncèrent, cette comédie puérile était digne d’une enfant capricieuse. À quoi s’était-elle attendue en le provoquant de la sorte ? Ils ne se connaissaient même pas, c’était tout bonnement sa fierté qui avait parlé, même si elle ne pouvait réfuter l’attraction qu’il exerçait désormais sur elle. « Tu seras bientôt mon beau-frère. » Elle chercha à capter son attention, appuyant avec insistance sur la temporalité. Elle n’avait jamais compris leur relation, sans doute ne la comprendrait-elle jamais : en son sens, elle était le fruit d’une exigence de Ylva et de leur père. Nul amour à y trouver, seulement un arrangement, mais ce n’était pas ses affaires. « Tu as peut-être oublié mais moi, moi je n’ai pensé qu’à ça. » Confessa-t-elle finalement le teint empourpré pendant que ses doigts approchaient dangereusement les siens pour les effleurer délicatement.
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Leiv Mørk
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MessageSujet: Re: and with one kiss, you inspired a fire of devotion   and with one kiss, you inspired a fire of devotion EmptySam 23 Jan - 18:00

A l’image de la demeure familiale, l’homme était iceberg ; une étendue immense de glace, dont l’épaisseur se perdait en quantité. Et si cette glace craquelait, ici et là, l’iceberg tenait bon : et les rivages de ses mers intérieures étaient préservés des regards inquisiteurs. Personne ne parviendrait à percer des centaines de mètres d’épaisse glace. Personne ne s’en donnerait la peine.
Ylva ne se donnait pas la peine. Elle connaissait l’iceberg et l’homme, connaissait les tempêtes glaciales qu’il essuyait et les berges qui dessinaient ses côtes. Elle connaissait la cartographie et chaque passage à franchir pour explorer son territoire immaculé. Mais elle ne se donnait pas la peine d’être curieuse, de gratter la neige de ses ongles, n’imaginait même pas les profondeurs réelles de l’iceberg. Elle sillonnait la surface blanche et s’en contentait. L’homme s’en contentait également.
Et puis il y avait eu le navire, au loin.
Et la collision, terrible.
Et Ylva n’était plus la seule âme à vagabonder sur l’étendue blanchâtre.
Anja, à peine le pied posé à terre, s’intéressait aux crevasses. Ylva avait sauté par-dessus elles des années durant sans jamais les voir, mais Anja les percevait. S’accroupissait, étudiait leur mouvement, la façon dont elles avaient fissuré la glace. Anja retirait son gant et s’emparait de la glace à pleine main, tapait du pied sur le sol rigide, écoutant l’écho qui se répandait et calculait l’épaisseur.
Anja prenait la peine, et Ylva ne la voyait même pas faire.

Face à face dans la cuisine silencieuse, ils s’observaient. De l’autre pièce, des bruits de conversation leur parvenaient, étouffés. Ils n’y faisaient pas attention. Il fut le premier à détourner le regard, glissant le long de son cou, jusqu’à son décolleté, où il s’attarda une seconde de trop, il s’en dérouta aussitôt, les joues rouges. Ses rêves, bientôt, prendraient la couleur d’une robe bleue, et de formes sensuelles, complétant la palette auprès des lèvres rouges et de la chevelure flavescente. S’il osait s’attarder quelques instants de plus, il pourrait mémoriser le tableau complet, et offrir à Morphée de quoi garnir ses rêves jusqu’à son dernier souffle. Mais déjà le venin se répandait à nouveau contre ses lèvres, mécanisme de défense rejetant tout souvenir commun. L’iceberg, trop secoué par l’exploratrice, se noya sous une tempête de neige, et ainsi gagnait en épaisseur, remplissait les crevasses. Empêchait quiconque de voir les profondeurs de son âme. Et elle, courageuse, poursuivait.
Ses propos trouvaient écho en son rire mauvais. « Tu m’as embrassé et tu penses me connaitre ? Il secoua la tête. Un baiser ne va pas changer le fait que je ne connais absolument rien de toi, et toi encore moins de moi. » L’œil noir dardait sur elle, la défiait de corroborer ses dires ; et l’homme savait qu’elle ne le pourrait point. Qu’il avait gagné ce point. Mais elle n’abandonnait pas, réfutait chacune de ses paroles, se rebiffait telle la biche farouche qu’elle était. « Ne joue pas sur les mots. La finalité est la même. » répondit-il aussitôt, le tic-tac de l’horloge au mur trouvant sa copie dans leurs réparties. Les voix n’haussaient nullement, tout deux sachant qu’il ne fallait point être entendu, et c’était dans la sécheresse du timbre soufflé qu’on signifiait son irritation. Son arrogance blessée. Et puis, la mélodie changea. Dysphonie ou rupture, l’homme n’en savait encore rien. Mais quelque chose autour d’eux changea, alors que sur les lèvres entrouvertes de la jeune femme pointait la confession. Il lui fallut quelques instants pour enregistrer l’information nouvelle — pouvait-elle être vraie ? n’était-il donc pas le seul — durant lesquels il ne bougea point, son regard ancré sur les longues et fines phalanges qui effleuraient les siennes. Ce fut comme si, par cette déclaration, Anja avait arrêté le temps, renversé le monde. L’envers était à présent l’endroit, la gauche la droite, l’ainée la cadette. De nouvelles possibilités s’ouvraient à lui, et, l’espace de ce court instant, il pouvait toutes les voir devant lui. La réponse, le prochain baiser. L’histoire qui se déroule, la partition à l’envers, et, au loin, loin derrière lui, la vie qu’il était en train de vivre.
Et puis l’instant se brisa, le monde repris son cours, l’envers redevint l’envers, la gauche la gauche. L’ainée la fiancée.
« Pourquoi t’accroches-tu, Anja ? » souffla-t-il, son ton vide de tout reproche — c’était la curiosité qui parlait, l’envie de comprendre. Et lorsqu’il prononçait son nom, les quatre lettres glissant au creux de sa langue, il lui semblait goûter du miel, tant les sonorités étaient douces. Elles renfermaient des saveurs nouvelles, qui lui étaient inconnues jusque-là, qui venaient de ce monde entraperçu, mais auxquelles, doucement, il prenait goût. « Tu pourrais avoir n’importe qui. Je suis sûr que tu as une liste de prétendants longue comme le bras. Alors pourquoi t’accroches-tu à moi ? » Il parlait d’une voix basse, les chaudes tonalités de son timbre semblable à un feu de bois, et son souffle caressant la porcelaine délicate du visage de la jeune femme — il ne s’était pas éloigné, n’avait nullement bougé. Il restait assez proche d’elle pour céder à tout instant.
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Anja Hjermstad
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MessageSujet: Re: and with one kiss, you inspired a fire of devotion   and with one kiss, you inspired a fire of devotion EmptyMar 23 Fév - 19:58

Face à face, ils s’observaient dans un silence contenu, à peine troublé par les conversations inaudibles des invités dans la pièce voisine. Anja ne voyait plus que lui et s’accrochait avec un désespoir inédit à ses traits froissés. Elle le sentait mécontent de son comportement trop audacieux, de ses mots rageurs qui perlaient de ses lèvres rougies. Elle était en colère et il l’avait compris. Pourtant, il ne fit rien pour l’atténuer ou l’étouffer, au contraire, Leiv en attisa les braises comme pour mieux la repousser. Elle ne broncha pas car la rudesse ne l’effrayait pas, elle avait grandi à ses côtés en la personne de son père et elle la retrouvait telle une vieille amie chez son interlocuteur. Elle ne s’arrêterait pas, pas toute suite du moins. Celui qui l’avait embrassé par excès de zèle était quelque part là-dessous. C’était impossible à expliquer mais tout un tas de choses avaient été transmises par ce baiser chaste entre deux esprits fougueux. Assez pour qu’elle s’acharne à vouloir le déloger de sa coquille. « Je n’ai jamais prétendu te connaitre, seulement d’être attirée par toi, par ce que je vois au-delà de ce ton acerbe dont tu uses à outrance. » Rétorqua-t-elle à ses attaques sans faiblir. Elle n’était pas stupide, encore moins naïve quant à ce qui se passait entre eux mais contrairement à ses affirmations, ils ne pouvaient plus être de simples étrangers. Ils avaient dépassé ce stade et leur rapprochement avait bouleversé les perspectives, quoi qu’il en pense. « Non la finalité peut changer, rien n’est jamais écrit, ce serait un tort de le croire. » Les fiançailles avaient été annoncées il y a plusieurs mois et depuis l’affaire cabotinait. Ylva faisait en sorte de retarder l’échéance pour des raisons qui lui étaient propres pendant que son futur fiancé acceptait sans broncher. Il devait se rendre à l’évidence : ce n’était pas de l’amour qui les unissait, simplement un arrangement. Elle ne niait pas l’amitié ou l’affection qui avait pu exister – ou existait entre eux – mais elle ne justifiait en rien ce qu’ils s’apprêtaient à faire afin de satisfaire leurs parents. Pour preuve, il l’avait embrassé sans se poser de questions morales sur son geste. Il avait détruit son monde et maintenant il exigeait d’elle qu’elle l’oublia. C’était impossible.

Courageuse elle se confia finalement sur son attirance. Elle n’y avait pas prêté attention auparavant pourtant la sensation était là, enfouie au plus profond d’elle-même. C’était devenu une évidence ; une évidence qui l’obsédait et qui ne trouverait de repos qu’une fois que son bourreau accepterait de parler. Mué par un réflexe inédit, ses doigts glissèrent près des siens où ils se posèrent délicatement, comme pour l’encourager à céder. Mais la lutte était sévère et Leiv tenait bon. Elle vacilla. « Je ne sais pas. » La réponse était un murmure à peine audible et néanmoins teinté d’une émotion rare. Elle ne mentait pas, ni ne se jouait de lui, elle y compris ne comprenait pas les tourments qui l’agitaient. Ses inquiétudes étaient légitimes et de son côté, Anja ignorait avec précision ce qu’elle attendait de sa part. Peut-être de la reconnaissance ou la confirmation même lacunaire que lui aussi avait ressenti une étincelle. « Je n’ai pas une liste de prétendants longue comme le bras, je ne sais pas d’où tu tiens cette sottise mais c’est faux. » Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas regardé de cette façon, quant à son avenir il semblait aussi funeste que celui de sa défunte mère. A l’exception d’amourettes insipides, ses draps étaient froids quand elle rentrait se coucher le soir. Elle retira sa main dans la foulée, le regard bleu electrique se heurtant aux puits sombres de son interlocuteur. « Je me suis trompée, j’ai pensé que –. » Elle s’interrompit, pesant chacun de ses mots pendant que le corps reculait par instinct de préservation. « J’avais tort et tu avais raison, je ne t’importunerais pas davantage. » Et sans demander son reste, elle le planta là immobile au beau milieu de la cuisine pour retourner vers sa chambre. Quand les invités partiraient, elle ne se montrerait pas et écoperait d’une remarque pédante de son ainée sur le sujet.

Elle avait fini par comprendre, Leiv était différent.

( topic terminé )
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